Poésie
Poésie
Les Poèmes
Novembre
Chanceuse
Les rêves de la lune
Poussière et silence
Sans mur
Le coeur éteint
Poèmes courts :
disparu homme creux
surnature le debut de pluie
une revenante soleil et tempête
éphémère terre étrangère
Mort en bleu
J'ai oublié
Haïku et petits poèmes
Novembre
Il y a une histoire
dans le ciel de novembre
d’une tempête d’indigo bleu houleux
et de ma vie,
des corbeaux sanctifiés qui volent
pendant que les feuilles jaunes dégringolent
à travers la lumière perlée de neige
contre l’espace violet,
et comme je crie
comme si j’étais brûlée en cendres,
comme si je prouverais à l’automne
qu’il était une fois je le connaissais
en son grenat et son or ; une fois
j’y étais avec lui, sur terre, une fois en vie,
souviens-toi de moi.
Je l'aimais ; j’étais en vie, en vie.
©Susan Zegarsky
Chanceuse
le hululement du hibou
le vol des chauve-souris
la lueur des étoiles filantes
mille bénédictions de ce monde
que je comprends à peine
ou pas du tout
©Susan Zegarsky
Les rêves de la lune
La lune d’août rêve de fleurs lourdes parfumées et d’oiseaux vivement colorés,
de plages exotiques somnifères et de jardins d’émeraude éclairés par sa lumière.
Elle rêve de papillons de nuit ayant ailes frêles bien baignées au pur clair de lune.
C’est une symphonie de fragilité, de la vie et ce qui repose en dessous, son contraire.
La lune d’octobre rêve de chauves-souris légères et de trous noirs au temps pervers,
des feuilles tombantes teintées de rouge mordant qui la nuit ont l’air de fantômes argentés.
Elle rêve de nos mondes distincts qui meurent et se réincarnent de la terre fertile au clair de lune.
C’est une symphonie de ruine, de la mort et de ce qui pourrait y survivre, nos désirs hantés.
Dans le noir profond j’ai rencontré un bel homme qui ne rêvait jamais, jamais ;
au pouvoir meurtrier le cœur de démon n’était figé qu’à la colère.
C’est un cauchemar qui rôde dehors, la grande faucheuse qui nous noierait au clair de lune.
C’est un voleur de l’esprit, menteur, aussi froid et mortel qu’une nuit polaire.
Je rêve de ce qui n’a jamais été et je rêve de ce qui ne sera jamais.
Je rêve qu’il m’aimait comme il m’a dit qu’il m’aimait, et je rêve de ce que ce serait d’être aimée.
Ma chère lune qui rêve les beaux rêves la nuit, je rêve tout autant que toi,
moi, une femme qui dans mes rêves se noie.
©Susan Zegarsky
Poussière et silence
c'est l’infini, ce ciel saphir étoilé
qui jadis écoutait nos histoires, nos rêves simples
pendant qu’on regardait la lueur rose du soleil mourir en indigo
entre chien et loup quand ses étoiles scintillent comme des diamants
nos contes, ils vivent quelque part dans le ciel violet infini ?
les cieux, ils se souviennent de nos rêves naïfs à l’aube de la nuit ?
je me souviens de ces couleurs, du ciel rouge et de la lumière dorée
je me souviens de l’éclat d’espoir pour nuits à venir
nos souffles pendant que le monde lointain s'endormait
mais tout, ce n’est qu’un rêve perdu
ces nuits les cieux n’entendent plus que silence
puisqu’il n’y a que moi ici, muette et creuse
la poussière d'étoiles brûlées, pâlissante
comme nos contes oubliés
c'est tout ce qui me reste de nous
sous le ciel noir
poussière
et silence
©Susan Zegarsky
Sans mur
je ne vivrai que
sans mur sans barres
ni épée ni bouclier
contre tes mains
©Susan Zegarsky
Le cœur éteint
ni les étoiles qui m’illuminent
ni les brises qui me caressent
ni le soleil qui me sourit
ne me laissent jamais oublier
la souffrance dans mon corps
comment il me blesse à respirer
si loin de ma terre
si perdue dans le temps
tout ce qui me reste
de la vie qu’il m’a volée
souvenirs qui tombent
du ciel qui une fois me protégeait
©Susan Zegarsky
Poèmes courts
Disparu
lune de sang, lune de loup
éclipsée, assombrie
teintée de cramoisie mais envahie
par nuages noirs profonds
comme cet esprit
dont les ténèbres sont sans fond
comme cette vie rubis
que j’ai perdue
aux ombres de minuit
~
Surnaturel
espace liminal hors du temps
où rôde l'invisible
ce prédateur entre vie et mort
la peur pénètre l’esprit
et toute la lumière de cette heure sinistre
est le vert-pâle d’absinthe
même du ciel
jusqu’à ce qu’il penche
vers nuit indigo
~
Une Revenante
la nuit je pleure
jusqu’à ce que le noir devienne indigo devienne rose
jusqu’aux premières voix
des oiseaux
je pleure
jusqu’à ce que la lumière du soleil
touche ma peau
et elle me brûle
~
Éphémère
éphémère qu'un vœu dans l'air
nos jours d'automne
se tournent vers l'hiver
on a laissé notre bonheur
dans nos hiers
les feuilles écarlates qui tombent
sont des gouttes de sang sur la terre
larmes du cœur d'automne
la fin de notre saison, c'est de l’enfer
et tout s'effondre
~
Homme creux
Comment est-il que tu respire
sous tant de neige
sous tant de glace
si figé
et comment est-il que ton cœur bat
si vite
ou du tout
en tant de vide ?
~
Le Début de pluie
début de pluie
sur la lande
toute seule elle
recueille la brume blanche
dans un panier de saule déchiré
ces souvenirs flous
d’une vie qui s’évapore
Soleil et tempête
I
l’automne
nuages de caramel
glissent
à travers le ciel abricot
cris d'oiseaux écarlates
résonnent
des arbres rouge sang
II
il ne reste
qu’une seule feuille
de châtaignier
la tempête
vole l'automne
sur ses vagues
d'indigo
~
Terre étrangère
J'ai besoin de vagues de la mer,
de sable, de sel et de chaleur de l'air.
J'ai soif de l’inconnu, de nuits étrangères ;
où je suis mise à nue pour retrouver l’esprit plus clair.
Déchaînée de toi, mon bonheur n’est même pas doux-amer
que tu es si loin de moi
au-delà des mers.
~
Vinci
miroitant
l'air d'orage
saules pleureurs
de vert bijou
gloussent
aspergent
des diamants
de pluie
©Susan Zegarsky
Mort en bleu
mots venteux
mots inséparables du vent
vœux dérisoires, terre instable
rien n'est solide
sauf notre fin
on craint la vaste nuit
pour tout ce qu'elle cache
dans ses plis de velours indigo
bien qu’on ne soit rien d’autre que ses monstres
les terribles secrets qu'elle détient
ombre et symphonie
©Susan Zegarsky
J'ai oublié
J’ai oublié
les mots purs à décrire la douceur de l’hiver
que toute ma vie j’avais tant chéri,
ce royaume enchanté que j'ai enfin perdu
comme tout que tu m’as pris et puis m’as quitté.
La neige tendre de la nuit étoilée profonde,
un réconfort sur mon âme vagabonde.
La neige sacrée du petit matin clair
aussi légère que l’espoir et libre en l’air.
Ce souffle serein du ciel dont je rêvais
qui rend de la terre à la vierge immaculée.
J’ai oublié la tranquillité,
j’ai oublié la paix,
la gentillesse, la tendresse,
je les ai oubliées.
Mais je me souviens sans fin
les mots durs pour la glace, le gel, le coup
de ta cruauté, froide et amère,
que personne d’autre n'a aperçu jamais
sauf moi, pour tu l’as gardé que pour moi,
cette peine pour moi toute seule,
sans cesse,
sans fin
je me te souviens
je me te souviens
©Susan Zegarsky
Haïku et petits poèmes
espace intemporel en l'air
où la neige
n'atteint jamais la terre
je rêve dans une autre langue
pour mieux goûter
le sel de la nuit
le matins
les roses scintillent tendrement
de rosée et de la lumière
le soleil citron sucré
se fond dans la mer
aux couleurs de pervenche
bleu dragée et réglisse
la brise siffle dans ma tête
souhaits en rose
roulent sur ma langue
comme des friandises fragiles
morceau par morceau
tu ma diminues
j’ai perdu les lignes
dans lesquelles je dois rester
bleu nuit
les sorcières dansent nues
à côté des loups-garous
soirées d’été
lumière rose tendre
comme un rêve de jeunesse
filou
tu parles à mots couverts
avec tant de négligence
j’ai été rendue farouche
cœur plein d’incendies
cerveau plein de foudre
il plume
l’air
avec souffles
de pissenlits
de ce monde
je désire plus
que je ne devrais oser
je me souviens de la chaleur
au cœur de l'hiver
quand tu m'aimais
quels sont mes petits mots
face à la mort ?
il n'y aura jamais
un moment
où tu pourras dire
que je t'ai oublié
que sont
les montgolfières des pissenlits
sans le souffle du vent
sans le souffle des enfants ?
tonnerre profond
glisse
oiseaux se rassemblent
prêts
à fuir
mare de jardin
calme
les koï silencieux
grignotent
les étoiles du soir
lucioles
étoiles
filantes
sous
le dôme
du ciel
tes secrets
tous tes sourires
lettres d'amour
le ciel
le vent
les étoiles
le poème
glace claire de la nuit
les étoiles
comme flocons de neige
j’aimerais vivre
où la lune est toujours blonde
est tu es loin de moi
même si on n’est qu’un rêve
des dieux
quel rêve magnifique
le corps, le cœur
se souviennent
de ce que le cerveau oublie
mon chagrin
fait craquer les os
l’amour en hiver
la neige
le rire
les bisous
comme je suis tombée
l’air rempli de violettes
quand tu es venu
voleur de sommeil
j’ai la tête pleine de soleils
toujours
ils brûlent
dans les mots des fleurs
que me faut-il de plus que ce soleil, ce ciel ?
j’écris des poèmes
aux oiseaux
et rêve d’apesanteur
©Susan Zegarsky
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